C’est à La trilogie d’Apu (1955) que l’on doit la découverte de Satyajit Ray en France, et c’est avec Le salon de musique que toute une nouvelle génération retrouve le chemin de son cinéma en 1979, à l’occasion d’une programmation à la télévision. Qu’en sera-t-il de nos jours ?
Satyajit Ray est l’homme d’un pays, d’une culture, le Bengale, et d’une ville, Calcutta. Il donne naissance, avec une équipe réduite, à son premier film, La Complainte du sentier. Ce premier volet de La trilogie d’Apu propulsera sur le devant de la scène le cinéma indien et un de ses plus grands auteurs. Sélectionné au Festival de Cannes (1956) La trilogie marque une date dans l’histoire du cinéma mondial.
La Trilogie d’Apu trace une ligne de vie. Cette vie qui file malgré les deuils, à l’image des nombreux trains longeant l’horizon, c’est celle d’Apu. Ray la filme au cours de trois périodes clés : d’abord l’enfance dans La complainte du sentier, adapté d’un classique bengali, puis l’adolescence dans L’invaincu et enfin l’âge adulte dansLe monde d’Apu.
Dans cette trilogie se superposent le temps éphémère des hommes et de leurs aspirations à réussir socialement et le temps cosmique de la nature-mère, celui des arbres protecteurs, de l’eau purifiante ou de la nuit ensorcelante (la scène magique des lucioles dans L’invaincu)