Michel Piccoli et Susan Sarandon dans Atlantic city (copyright Malavida)
La période dite américaine de Louis Malle est comprise entre deux films français traitant de l’Occupation : Lacombe Lucien en 1974, itinéraire d’un jeune homme sans conviction qui vire collabo, et Au revoir les enfants en 1987, récit poignant dans un collège sur fond de déportation.
Entre-temps, donc, l’aventure américaine : La Petite, Atlantic City, My Dinner with André, Crackers ou encore Alamo Bay. Fidèle à son approche très libre du cinéma, Malle n’a pas surjoué les auteurs en s’exilant au pays d’Orson Welles et John Ford. Il a continué d’explorer les genres et les styles. L’époque était propice. A la fin des années 70, le Nouvel Hollywood a redéfini les contours d’une industrie cinématographique en perte de vitesse. L’âge d’or n’est plus, les héros sont fatigués, les super-héros n’existent pas encore… Taxi Driver, Phantom of the Paradise, Le Parrain, Les Dents de la mer, MASH : Scorsese, de Palma, Spielberg, Altman, Coppola prennent le pouvoir.
Louis Malle s’éloigne des gros studios. Ce sera Atlantic City (1980), un film-monde ou plutôt un film-ville autour d’une cité du New Jersey jadis flamboyante. Le dernier film de Louis Malle sera tourné aux Etats-Unis dix ans plus tard. Vanya, 42è Rue, sera son chant du cygne.