Cette production française d’un réalisateur italien avec en tête d’affiche un acteur allemand résume d’autant plus le cinéma européen d’aujourd’hui qu’elle brasse bien des thèmes qui le traversent : immigration, sans-papiers, guerre, écologie, post-colonialisme…
Entamé sur un mode naturaliste, avec passage connu par la formation militaire d’Aleksei, Disco Boy bifurque vers une envoûtante plongée dans le réalisme magique. Abbruzzese ne fait pas exception mais il résout habilement le double défi de toutes les œuvres qui ont cherché à dénoncer la guerre : comment représenter sa violence sans la rendre explicite, comment représenter “’l’autre”, “l’ennemi” ?
La solution de Disco Boy est esthétique. Deux hommes qui, en d’autres circonstances, auraient pu être frères – d’armes, de vie ou de danse. C’est d’ailleurs la danse, induite par le titre, qui devient le territoire de la rédemption ou de l’expiation.