Mani Kaul, le secret bien gardé du cinéma indien

Né en 1944 au Rajasthan, Mani Kaul, après des études à Jaipur, étudiera au Film and Television Institute of India à Pune de 1963 à 1966. Il y aura Ritwik Ghatak comme professeur : rencontre fondamentale, dont il parlait avec chaleur et émotion. Il y enseignera par la suite, formant à son tour des générations de cinéastes. Avec Kumar Shahani et Shyam Benegal, ce dernier plus proche du cinéma de Satyajit Ray, il est au cœur de ce qu’on a appelé le nouveau cinéma hindi. Il réalise en 1969 Uski Roti et Un jour avant la saison des pluies, qui marque les esprits, et surtout en 1973 le magnifique Duvidha (Le Dilemme), histoire d’infidélité sur fond de conte fantastique. En 2005, Amol Palekar en fera Paheli, un remake facon Bollywood. Après une série de documentaires, Cannes montre en 1981 son quatrième film de fiction, Satab se utbata admi (L’Homme au-delà de la surface), inspiré par l’œuvre d’un poète indien. Il réalise ensuite Mati manas (Man of Clay, 1984) ainsi que L’Idiot (1991), pour la télévision nationale, d’après Dostoïevski, où débute Shahrukh Khan. Son dernier film, La Chemise du serviteur (1999), avait été montré au Forum des images à Paris. Malgré des conditions de plus en plus difficiles pour travailler, Mani Kaul n’était pas amer, d’une grande culture, grand connaisseur de musique,  Il meurt le 6 juillet 2011 à New Delhi, des suites d’une longue maladie. À ce jour, aucun de ses films n’a été distribué en France.

Charles Tesson, Dossier de presse (ED Distribution)

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