Hamada : la situation des Sahraouis

Le Sahara Occidental est situé au nord-ouest de l’Afrique, bordé par le Maroc, l’Algérie, et la Mauritanie. Colonie espagnole jusqu’en 1976, revendiqué à la fois par le Maroc et la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) proclamée par le Front Polisario en 1976, il n’a toujours pas de statut définitif bien que désigné territoire non autonome par l’ONU, dont la médiation a permis en 1991 un cessez-le-feu dans le conflit armé entre les deux parties. Le territoire est aujourd’hui partagé par un mur construit dans les années 1980 par le Maroc, qui occupe 80% du territoire situé à l’ouest du ce mur, les 20% restants étant sous le contrôle du Front Polisario. Le référendum voulu par l’ONU afin de déterminer le statut du territoire a été reporté à plusieurs reprises. Depuis 2007, l’ONU a engagé une médiation entre les représentants du Maroc et du Front Polisario, sans parvenir à un accord. Le Maroc propose une large autonomie permettant une administration locale du territoire, qui resterait sous la souveraineté marocaine. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame une totale indépendance.

Dès 1975, plusieurs milliers de personnes ont quitté le Sahara Occidental pour échapper au conflit armé, et se sont réfugiées de l’autre côté de la frontière algérienne. Cette population, estimée aujourd’hui par les autorités algériennes à plus de 165.000 personnes (90.000 selon l’UNHCR), vit depuis plus de quarante ans dans des camps répartis autour de la ville de Tindouf. Dans un environnement très austère, l’aide internationale est indispensable à ces réfugiés pour avoir accès aux services essentiels (accès à l’eau, assainissement, hygiène, alimentation et nutrition, soins de santé, soutien aux personnes handicapées…). Ces services sont en majeure partie financés par les agences des Nation Unies (au premier rang desquelles l’UNHCR, mais aussi l’UNICEF et le PAM), l’Union Européenne, ainsi que d’autres bailleurs bilatéraux. Après deux missions d’évaluation en 2000, les interventions de TGH dans les camps de réfugiés sahraouis ont débuté en 2001 avec un programme de soutien aux centres d’accueil pour enfants handicapés (réhabilitation, équipement, formation des éducateurs). Progressivement, TGH a multiplié ses programmes pour répondre aux besoins multiples : distribution aux femmes sahraouies de kits d’hygiène composés de produits de base (savon, shampoing, lessive, serviettes hygiéniques), production d’eau de Javel destinée aux institutions sahraouies (hôpitaux notamment), soutien aux centres pour personnes handicapées et renforcement des capacités des agents publics spécialisés dans leur prise en charge, gestion de plusieurs ateliers mécaniques dédiés à la réparation de la flotte de véhicules assurant la fourniture de l’aide humanitaire sur les campements (distribution d’eau, de vivres, de biens non alimentaires, ambulances, véhicules des programmes…), gestion des bases de l’UNHCR de Dakhla et Rabouni (cette dernière accueillant les bureaux des organisation humanitaires), fourniture de matériel et consommables médicaux et réhabilitation des infrastructures médicales (hôpitaux, dispensaires, pharmacies).

En 2015 et en 2016, les 5 camps de réfugiés ont tour à tour été touchés par d’importantes inondations qui ont fortement détruit l’habitat, et les biens alimentaires et non alimentaires. Grâce à un financement de l’UNICEF, TGH a participé avec d’autres ONG à une réponse coordonnée pour la reconstruction de maisons, écoles et de centres de santé, puis en 2017 des latrines et systèmes d’assainissement.  En 2019, TGH poursuit son action avec un chantier de réhabilitation : 6 écoles primaires, 1 jardin d’enfants et 1 centre d’éducation spécialisé – dont bénéficieront 3.400 enfants et 15 personnels des écoles.

En 2018, un projet pilote de pisciculture a vu le jour grâce au financement du PAM. La construction et l’accompagnement d’une ferme d’élevage de Tilapias du Nil a permis, dans un contexte de rareté des activités génératrices de revenus et de conditions environnementales extrêmement défavorables, de réduire la dépendance alimentaire de la population sahraouie sur le long terme