Réalisé en 1967, coup d’envoi d’un âge d’or du cinéma américain baptisé Nouvel Hollywood, Bonnie and Clyde laisse une trace sanglante et anarchiste dans l’histoire du cinéma américain.

Le deuxième film culte de cette décennie rebelle Easy Rider invente l’une des formes reines de la période à venir, le road-movie, impose une représentation du hippie et de ses aspirations, et s’achève par une réplique énigmatique de Peter Fonda improvisée sur le tournage : « We blew it! » (« On a tout foutu en l’air ! »).

Au cinéma, la révolution contre culturelle débute à peine mais l’un de ses initiateurs prophétise déjà son échec. Il s’agit donc de s’interroger sur les possibilités de cette mort annoncée (genèse, triomphe et postérité d’Easy Rider) et de comprendre comment, en dix années magnifiques, un acte de naissance s’est transformé en acte de décès. Alors que Bonnie and Clyde a violemment ouvert les portes du nouvel Hollywood, Easy rider le prolonge, portant déjà intrinsèquement la déconvenue d’une époque.