LE MIRACLE DU SAINT INCONNU

de Alaa Eddine Aljem (Maroc – 2019 – 1 h 36 – VO stf)

avec Younes Bouab, Salah Bensalah.

Au beau milieu du désert, Amine court. Sa fortune à la main, la police aux trousses, il enterre son butin dans une tombe bricolée à la va-vite. À sa sortie de prison, l’aride colline est devenue un lieu de culte où les pèlerins se pressent pour adorer celui qui y serait enterré : le Saint Inconnu. Obligé de s’installer au village, Amine va devoir composer avec les habitants sans perdre de vue sa mission première : récupérer son argent.

Voilà un premier long métrage marocain qui se distingue avec bonheur du tout- venant de la production cinématographique au Maghreb. À rebours des drames sociaux et engagés privilégiés par ses collègues, le réalisateur Alaa Eddine Aljem a en effet choisi le registre de la fable burlesque, avec une pointe d’émotion. On pense à Elia Suleiman et à Aki Kaurismäki. Le Miracle du Saint Inconnu se tient sur le fil d’un humour qui ausculte la foi et une société rurale sans jamais s’en moquer. L’une des belles révélations de la Semaine de la critique à Cannes, en 2019. Un film réjouissant.