LA ROSIÈRE DE PESSAC (1969) et LA ROSIÈRE DE PESSAC (1979)

cycle Jean Eustache

LA ROSIERE DE PESSAC

de Jean Eustache, France, 1969, 1h05

Printemps 1968. Une vingtaine de notables se réunit autour du maire de Pessac pour comparer les situations de quelques jeunes filles triées sur le volet. La plus vertueuse est élue 72ème Rosière de Pessac. La cérémonie est organisée selon un protocole strict : la remise de la dot, le cortège mené par la fanfare, la messe, les discours, le banquet et ses chansons à boire.

LA ROSIERE DE PESSAC 79

de Jean Eustache, France, 1979, 1h08

Printemps 1979. Eustache revient à Pessac, 11 ans après son premier documentaire, pour filmer de nouveau l’élection et la cérémonie de la Rosière. La jeune fille choisie cette fois a poussé au pied d’une tour HLM. Les trente glorieuses s’achèvent, le chômage est dans tous les discours.

Apparu dans le sillon de la Nouvelle Vague, Jean Eustache est un grand cinéaste encore méconnu qu’il serait injuste de réduire à son film le plus mythique et magistral, La Maman et la Putain (1973). La cohérence et la singularité de l’ensemble de son œuvre (constitué de quinze films) sont pourtant manifestes à travers une attention renouvelée au geste entendu dans un sens élargi, par des productions dont les formats très divers ont fait fi des standards de l’industrie française : longs, moyens et courts métrages, films produits pour le cinéma ou pour la télévision, tournages en 16 mm ou en 35 mm, en Noir et Blanc ou en couleur…  riche ensemble où fut interrogé le langage sous toutes ses formes de séduction, en filmant la vie parisienne ou celle du sud de la France dont il était originaire, en travaillant entre cinéma direct et fiction jusqu’à les mêler, avec la parole pour fil conducteur et partant, les personnages et les dispositifs qui la portent.

Une rétrospective permet aujourd’hui d’évaluer l’importance et l’originalité d’un regard et d’un discours soucieux de déployer l’éventail des sentiments humains.