ENYS MEN

de Mark Jenkin – Royaume Uni, 2022, 1h31 , VO

avec Mary Woodvine, Edward Rowe, Flo Crowe et John Woodvine

Dans l’isolement d’une île, une femme est en proie à des apparitions mystérieuses. D’où lui vient ce rituel d’un ou plusieurs cailloux jetés dans un puits ? Les spectres d’un patrimoine local semblent ressurgir à la faveur de ce geste, invoquant ainsi les figures du passé, ses objets, ses gestes, ses usages comme autant de strates et de présences. Jusque dans les moyens matériels du film, le 16mm et son grain, les sons et leurs textures.

Les ingrédients du film d’horreur (les progressions obsessionnelles entre images et sons, les objets, le rouge, les tensions et contrastes creusés et calculés par le montage, les ralentis) y sont confrontés à ceux du cinéma expérimental (purs jeux de répétition, ascèse des actions, enchaînement plastique de vues paysagères intempestives et attractives, cadrages fixes et rigoureux, zooms). Étrange mélange pour un film d’un nouveau genre.