LE ROMAN D’UN TRICHEUR

LE GÉNIE GUITRY

Durant toute sa carrière, Sacha Guitry aura rédigé plus de 120 pièces de théâtre, établi de multiples correspondances, réuni une remarquable collection d’œuvres d’art, mais aussi tourné une trentaine de films, des années 30 jusqu’aux débuts de la Nouvelle Vague.

Souvent caricaturé et réduit à ses brillants aphorismes, Sacha Guitry fut pourtant un cinéaste audacieux et inventif, dont la filmographie se caractérise par un verbe magnifique et un sens inégalable du rythme, mais aussi par de multiples trouvailles de mise en scène.

Culture et Cinéma vous invite à (re)découvrir l’œuvre cinématographique d’un artiste unique, sans doute quelque peu oublié aujourd’hui, autour de deux de ses films les plus emblématiques, « La poison » et « Le roman d’un tricheur ».

LE ROMAN D’UN TRICHEUR

De Sacha Guitry, France, 1936, 1h20

Avec Sacha Guitry, Marguerite Moreno, Jacqueline Delubac, Roger Duchesne, Rosine Deréan

Un petit garçon vole huit sous à ses parents. Il est privé, pour sa punition, des champignons dont se régalent les onze membres de sa famille, qui en meurent, empoisonnés. Chasseur, groom, croupier, tricheur professionnel, la fortune lui sourit, mais, un jour, à jouer honnêtement il perd tout ce qu’il avait gagné en trichant.

En 1936, Sacha Guitry n’a débuté la mise en scène de cinéma que depuis une année, et il réalise pourtant un film qui fera date dans l’histoire du septième art avec « Le roman d’un tricheur ». Cette œuvre se distingue par un usage presque constant de la voix off, Guitry « jouant » lui-même les voix de ses différents personnages. A sa manière, il réinvente ici le cinéma muet grâce à la « parole texte », une technique qui trouvera une postérité chez François Truffaut (« Jules et Jim ») ou Orson Welles (« Citizen Kane »).