DAMNATION

De Béla Tarr, Hongrie, 1987, VO, 2h01

Avec Miklós B. Székely, Vali Kerekes, Gyula Pauer, Hédi Temessy, György Cserhalmi

Karrer vit coupé du monde, errant dans une ville désœuvrée dont il observe les habitants. Le soir venu, il se rend au Titanik Bar où se produit une séduisante chanteuse. Lorsque le tenancier du bar lui propose de convoyer de la drogue, Karrer lui suggère d’employer le mari de la chanteuse, avec laquelle il espère passer plus de temps… Premier volet de la « trilogie démoniaque » (avant Sátántangó et Les Harmonies Werckmeister), Damnation est marqué par la rencontre entre Béla Tarr et son compatriote László Krasznahorkai, qui deviendra son scénariste attitré. Cette collaboration sera à l’origine d’une profonde évolution stylistique chez le réalisateur hongrois, qui entre dans ce qu’il nomme la part « cosmique » de sa filmographie. Alors que la fin du bloc soviétique s’approche inéluctablement, Béla Tarr invente un cinéma unique et radicalement sensible, montrant un monde en déréliction et une humanité prête à sombrer à tout moment.