Film matriciel de la Nouvelle Vague et influence majeure d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard, Moi, un noir, est un documentaire follement libre, développant ce que Gilles Deleuze dénommait la « fabulation rouchienne, le raccord incessant du personnage documentaire sur une fiction plus grande que lui ». L’histoire est ici celle d’un groupe de jeunes nigeriens venus chercher du travail dans les faubourgs d’Abidjan. Alternant les boulots sur les docks et les chantiers avec les sorties nocturnes dans les bars à la recherche de l’amour, ces héros à la fois populaires et modernes évoluent dans le cadre d’une Afrique coloniale, analysée de manière ludique et humoristique, en intégrant des éléments de réel à une narration inventive s’improvisant au fur et à mesure du tournage.
Soirée présentée par Geneviève Merlin professeure de Lettres et Cinéma