KAGEMUSHA

de Akira KUROSAWA, Japon, 1980, VO, 2h59 avecTatsuya Nakadai, Tsutomu Yamazaki, Kenichi Hagiwara

Dans le Japon tourmenté du XVI° siècle, le clan Takeda est l’un des plus puissants. Mais Shende Takeda meurt au combat. Il est remplacé secrètement par un sosie qui n’est qu’un vulgaire voleur mais révélera un formidable talent d’acteur, un tempérament de chef et prendra bientôt effectivement le pouvoir. Jusqu’au jour où il commettra une erreur et sera renvoyé comme un chien. Réalisé grâce au soutien de Coppola et Lucas alors que Kurosawa était un quasi-proscrit au Japon, Kagemusha est d’abord une fresque historique d’une beauté formelle éblouissante où se succèdent les séquences d’exception (les formidables batailles qui rappellent parfois Paolo Uccello). Mais c’est aussi le drame poignant d’un homme confronté à une tâche qui le dépasse et finira par le détruire en même temps qu’une variation remarquable sur le thème du double. Enfin on ne peut pas s’empêcher d’y voir une allusion à l’histoire du Japon moderne et un réquisitoire contre les politiques belliqueuses inconsidérées.

Ce somptueux livre d’image, dont les 2h59 se regardent sans effort, avait ébloui le jury du festival de Cannes qui lui avait attribué la palme d’or en 1980.