ETREINTES BRISEES

de Pedro Almodóvar, Espagne, 2009, VO, 2 h 09
avec Penélope Cruz, Lluis Homar, Blanca Portillo

Comme souvent, Almodóvar est tellement gourmand, feuilletonesque dans sa proposition fictionnelle qu’il est difficile, voire dommage de la résumer. On peut en distiller quelques éléments épars : au centre de ce film, un cinéaste devenu aveugle qui, du coup, a changé de métier (il écrit désormais des polars et des scénarios) et changé d’identité. Autour de Mateo-Harry, une jeune femme splendide, Lena (mariée à un homme très riche et trop vieux), dont Mateo s’éprend éperdument, ainsi qu’une agent-attachée de presse-nounou amoureuse de lui. Ce trio amoureux auquel il faut adjoindre un fils révolté et un fils sans père se déploie et se déchire autour d’un film dans le film (réalisé par Mateo, joué par Lena, produit par le riche mari), sur deux époques distinctes (aujourd’hui et il y a quinze ans).

Mélodrame froid, réflexion désabusée sur la création, méditation élégiaque sur la perte de l’être aimé. Un film complexe et sombre.